Après le succès à la fois critique et commercial de Streets Of Rage 4, les deux studios responsables du jeu sont partis chacun de leur côté pour des projets différents. Si LizardCube s'est penché sur une autre licence de Sega ( Shinobi : Art Of Vengeance), Guard Crush Games (toujours épaulé par DotEmu) s'est trouvé un nouveau partenaire de jeu (SupaMonks) pour nous développer une nouvelle licence : Absolum. Si on reste toujours dans le genre du beat'em'all, le jeu propose tout de même une orientation drastiquement différente en lorgnant ouvertement sur un jeu qui vient juste d'avoir une suite très attendue : Hades.

Dans l'absolu c'est un beat'em'all
Le monde de Talamh a été ravagé par la magie. Afin de sauver le monde, Azra - qui se fait appeler le roi soleil - décidé de tuer tous les mages et de se mettre à la tête d'une dictature tenue d'une main de fer par l'ordre écarlate. En tant que membre d'un groupe de résistance, votre tâche évidente est de renverser Azra pour sauver à nouveau le monde. Au cours un petit tutoriel en prenant le contrôle d'un des personnages disponibles (le nain ou la guerrière – deux autres seront à débloquer plus tard), vous allez vous familiariser avec les bases du gameplay. A première vue, Absolum est un beat'em'all. Guard Crush Games ayant une expérience du genre c'est assez naturel de les voir se servir de ce passif pour leur nouveau projet. Vous vous dirigez donc sur des niveaux représentés en 2D avec un effet de profondeur (comme dans Streets Of Rage 4). Un bouton de façade pour les attaques, un autre pour le spécial du personnage. un pour sauter et un pour effectuer un dash dans la direction impulsée. Les boutons de tranche servent à attraper/lancer des objets/armes au sol, à lancer une attaque magique si une barre de magie est remplie et éventuellement de lancer un ultime si disponible (à utiliser avec grande modération). Une double pression sur une direction gauche ou droite permets également de courir (et de faire ensuite une attaque de course). Tout ceci semble assez classique, mais Absolum propose dès son gameplay de base de petites subtilités. La première est que lorsque les ennemis lancent une attaque, un petit signal apparait généralement à l'écran. S'il est blanc, un dash en direction de l'ennemi placé au bon moment permet de casser leur garde et d'enchaîner. S'il est rouge, à moins d’esquiver, il faudra tenter le tout pour le tout et tenter un "clash" en effectuant avec un excellent timing une attaque spéciale. Chaque ennemi a ses paternes qu’il faudra prendre en compte pour savoir comment l’affronter. Mais bien évidemment la stratégie à adopter dépendra beaucoup de la manière dont évoluera votre personnage.

Mais pas que
Absolum ne se contente pas d'être le bon élève du beat'em'all. Il s'inspire aussi d'autres jeux pour proposer une expérience différente, proche d'Hadès. Si dans les inspirations on retrouve Golden Axe (les montures et les lutins qui courent à taper avant qu'ils ne s'enfuient), du Castle Crashers et même du Guardian Heroes (choix du chemin), l’inspiration principale est très clairement à chercher du côté du hit de SuperGiant Games. Plus qu’un Beat’em’all, Absolum est avant tout un rogue-lite. Non seulement chaque « run » du jeu est différent en fonction des différents paramètres, mais le jeu dispose aussi un vaste panel de meta progression pour vous simplifier la vie petit à petit tout en ajoutant de nouvelles possibilités. En effet, il est for peu probable que vous surviviez à votre première rencontre contre un boss, mais chaque partie est l’occasion de glaner quelques ressources qui permettent de progresser de plus en plus. Outre des améliorations notables (plus de vie, plus de dégâts…) il est aussi possible de débloquer de nouvelles magies pour les personnages et surtout de nouveaux rituels. Qu’est-ce qu’un rituel vous demanderez-vous. Eh bien un rituel est l’équivalent d’un bienfait (boon) dans Hades. C’est une modification du comportement de votre personnage dans le jeu. Les rituels sont classés selon différents éléments (feu, foudre, eau…) et ajoutent généralement des effets à un mouvement spécifique. Tout l’intérêt du jeu va être de choisir ses rituels avec soin pour tenter d’obtenir des synergies. Pour bien compléter ces modifications, il faudra aussi essayer d’obtenir un maximum d’or afin de pouvoir acheter de l’équipement qui lui aussi va avoir des effets positifs. Sachant qu’une récompense est donnée après chaque zone de jeu, on arrive à la fin avec un build complètement différent de la partie précédente, ce qui donne clairement plus ou moins de chances de réussite à la mission. Ce qui est bien c’est que votre maîtrise du jeu augmente aussi naturellement au fil des parties, et non seulement vous choisirez plus efficacement vos récompenses mais surtout vous ferez de plus en plus de clash et autres esquives/contre-attaque.
Un zeste de RPG
Absolum c’est aussi un univers à explorer avec son lot de pnj qui vont faire la causette. C’est dans sa structure narrative que le jeu se rapproche le plus d’Hades. A chaque partie les personnages auront des choses différentes à raconter, histoire d’approfondir le lore assez intéressant du jeu. Mieux encore certains évènements aléatoires ou des portions de routes pourront être différents selon les parties. Si on ajoute à cela qu’à différents endroits il est possible de choisir un embranchement pour obtenir un chemin différent, le jeu offre continuellement de nouvelles choses à voir, d’autant qu’il y a tout de même quelques zones secrètes à dénicher (là encore aléatoirement selon les parties). En fonction des événements et des rencontres, des personnages vous donneront parfois des objectifs (aller à un certain point, escorter un personnage, obtenir un objet…). Chaque quête est l’occasion d’avancer dans la progression globale du jeu. Certaines quêtes sont même dédiées à un personnage spécifique pour inciter à tous les incarner. Puisqu’on parle des pnj, il est également possible de recruter des mercenaires pour donner un coup de main. Il faudra environ 8 heures pour réussir à terminer un run, mais au moins une vingtaine pour voir les crédits de fin. Quand au 100% vous pouvez rajouter une bonne dizaine d’heures. Chaque trophé/achievement du jeu est lié à un système interne de checklist à réussir pour obtenir des récompenses. Le jeu n’est pas excessivement difficile, et pour les complétistes (ou les dilettantes) il est possible d’activer un mode assistance permettant de régler les dégâts reçus (jusqu’à 0%) et infligés (jusqu’à 500%). Ce réglage est potentiellement différent selon les joueurs. Parce que oui Absolum est jouable à deux joueurs, soit en local, soit en ligne. Faute de joueurs sur les serveurs avant la sortie du jeu, et de partenaire sous la main pour le local, nous n’avons pas pu tester le mode coopératif

Mon avis à moi
Absolum est un jeu hybride qui mélange la formule du rogue-lite narratif qu’est Hades avec des mécaniques de beat’em’all et une pincée de RPG. La formule aurait pu être casse-gueule, mais elle fonctionne admirablement bien. Si le end-game est peut-être un peu léger, les 30 heures nécessaires pour arriver jusque là sont un véritable plaisir. On enchaine les parties avec une folle difficulté à s’arrêter et c’est en général le signe des grands rogues. Alors oui Hades 2 est sorti il y a peu et risque de lui faire beaucoup d’ombre, mais si vous aimez le genre, laissez-vous tenter vous ne le regretterez pas.

A qui s'adresse Absolum ?
- Aux fans de Rogue-lite
- A ceux qui ont aimé Hades
- A ceux qui aiment un beat’em’all qui prend des risques dans son gameplay
A qui ne s'adresse pas Absolum ?
- Aux puristes du rogue sans lite
- A ceux qui viennent d’acheter Hades 2 et n’ont pas le temps pour un autre rogue en même temps
- A ceux qui voulaient jouer à 4.

Test réalisé par Kelanflyter
